Vivre sans frigidaire, c’est possible ? Voici les astuces de Marie pour conserver, sécher, fermenter, emballer sa nourriture et réduire à zéro sa facture d’électricité.

Il y a ceux qui grimpent en haut de l’Annapurna, celles qui traversent l’Atlantique à la nage et… Marie Cochard qui s’est lancé le défi de vivre sans frigidaire. L’aventure ne l’ayant pas refroidie – bien au contraire – elle en a fait un ouvrage qui vient de sortir en librairie : Notre aventure sans frigo ou presque. Au fil des 142 pages, l’insatiable recycleuse nous livre d’inédites astuces de conservation : suspendre des oignons dans des bas nylons, placer des poireaux les pieds dans l’eau, réaliser des colliers de shiitakes… Complètement givrée la Marie ? Mieux que ça, ses textes enlevés et les superbes clichés de son mari Olivier nous font espérer une prochaine panne d’électricité. En attendant le disjonctage de nos frigos, on adopte ses petites astuces-maison ?

Quand le beurre se jette à l’eau
Les Bretons connaissent sans doute le beurrier à eau. Le principe est basique. Un genre de couvercle accueille le beurre et se plonge dans un bol empli d’eau. Si vous n’avez pas une tante à Plougastel-Daoulas qui collectionne ces fameux beurriers aquatiques, il est possible de se bricoler un truc maison. Tassez du beurre dans un bol de façon à ce qu’il n’y ait pas de trou, remplissez le bol d’eau salée (ou pas si vous préférez le beurre doux) et mettez une soucoupe par-dessus. À chaque utilisation, n’oubliez pas de vider l’eau (oui d’accord vous y aurez pensé) et tartinez.
Un frigo ordinaire coûte entre 300 € et 400 €, et consomme en moyenne 250 kW par an,
Poireaux, c’est le bouquet !
Céleri, poireau, oignon blanc, blette : les légumes à grande tige sont particulièrement difficiles à caler dans le bac à légumes, ne dites pas le contraire. Marie propose de leur faire voir du beau monde en les conservant comme des tulipes ou des roses, c’est-à-dire dans des vases ou des bocaux . À la lumière, les pieds dans l’eau, ils garderont leur teint de pêche, surtout si vous leur offrez juste un fond d’eau pour tremper leurs barbichettes et que vous renouvellerez leur breuvage régulièrement.

Kakis avec mobiles apparents
On connaissait le principe pour les saucissons mais il faut être lucide c’est beaucoup plus chic avec des kakis. Pour conserver ce fruit hivernal qui pousse particulièrement bien sur la Côte d’Azur, suspendez-les par la queue et installez votre mobile sous la toiture de votre maison, au-dessus d’un radiateur, près d’une fenêtre. Marie conseille de les masser de temps et temps et d’attendre près de deux mois pour un séchage complet. Franchement, Calder aurait adoré.

Carottes à la plage
Vos maraîchers vous proposent des carottes des sables ? Offrez-leur ce paradis dans votre cuisine. Remplissez une caisse à vin (ou une caisse tout court, mais bon nous on aime bien le vin) de sable fin, pas celui du bac à sable, un plus propre, trouvé en jardinerie par exemple, et plongez-y vos légumes racines sans leurs feuilles. Outre l’avantage de préserver les végétaux du contact immédiat de l’air, cette méthode permet d’absorber une partie de leur humidité et de préserver leur arôme, précise Marie. Partagez cette expérience avec les panais, navets, betteraves, céleri-rave ou pommes tous fans de La Baule ou de Pampelonne.

Momie de magret
La salaison pour conserver les viandes ? Quelle bonne idée (qui ne date pas d’hier mais qu’il est bon de réhabiliter à la maison). Prenez donc un magret de canard et un kilo de sel de Guérande. Ensevelissez la bête dans le gros sel pour la faire disparaître complètement. Tassez et recouvrez d’un linge propre pendant 24 heures. Rincez le magret, épicez… Enfin, emmitouflez-le dans un torchon pour le suspendre au plafond et comptez jusqu’à 21 jours dans un environnement de moins de 21°C. Dégustez.
Tenté par ces expériences ? Sachez qu’on aurait pu aussi aussi vous parler des fraises au vinaigre, des citrons confits, du poisson fumé dans le jardin, mais on vous conseille plutôt de vous faire offrir le livre. Promis, il est garanti longue conservation.
J’adhère souvent à vos articles décalés, instructifs et pleins d’humour ! Mais là ne serait t-on pas tombé dans le paroxysme du cliché du bobo ? A la campagne on a toujours conservé les carottes dans le sable et les légumes à la cave. Dans certaines régions on y fume toujours la viande. Donc jusque là rien de révolutionnaire. De là à se passer totalement de frigidaire je suis sceptique….peut être que pour un végétarien ou végétalien c’est possible sinon il faut en effet avoir la supérette au pied de l’immeuble. Pour ma part je ne regarde quasiment plus la tv, ça c’est plus réaliste et réalisable !
En même temps bravo à cette femme qui a trouvé un sujet de livre inédit ! ??
Je vois mal comment conserver les restes, la viande fraîche à consommer rapidement, la crème et les yaourts sans frigo. Pour le reste, c’est sûr il y a plein de solutions.
Mais monsieur me dira que la bière fraîche, c’est quand même bien meilleur !
Depuis la panne de mon frigo, en été… je vis sans. Il se trouve que j’avais réfléchi à cette éventualité de me passer de ce confort moderne et j’arrêtais déjà le frigo par temps froid et déposais la nourriture dans un panier sur le balcon.
Le beurre trempe dans une jatte couverte, remplie d’eau renouvelée à chaque utilisation selon la méthode du beurrier breton, j’achète des légumes au marché en petite quantité, la viande ou le poisson au jour le jour au magasin qui se trouve au pied de mon immeuble. Il n’y a plus de bruit de réfrigérateur dans mon appartement. Je me sens plus libre aussi contrairement à ce qu’on pourrait penser.
Bonsoir,
plein de bonnes idées très astucieuses,
je vais voir pour acheter ce livre,
BRAVO
Chez moi, je n’ai qu’un réfrigérateur,
Dans ma buanderie la marque frigidaire est une machine à lavé ,je ne peux pas m,en passé
Intéressant, mais la vraie question pour se passer d’un frigo (car cette famille a-t-elle complètement supprimé le frigo?) c’est la conservation des laitages frais et de la viande (si on ne veut pas la saler ou la fumer).
Chez nous, les légumes sont au cellier, nous faisons beaucoup de conserves (sauces tomate, ratatouille, terrines de gibier, cornichons et graines de capucines au vinaigre, etc.), les œufs sont à température ambiante, la moutarde et les confiture sont dans des placards également à température ambiante.
Mais il nous reste un petit frigo (le type de ceux qu’on a dans les chambres d’étudiants) pour y mettre le lait, les yaourts, les fromages, la crème fraîche, les restes de repas.
Ainsi qu’un frigo au sous-sol pour y mettre des boissons au frais pour l’été, à côté d’un congélateur pour stocker notamment de la viande ou des plats préparés faits maison. On pourrait certes choisir à chaque fois la stérilisation ou la transformation, mais parfois, c’est le temps qui manque, ou la quantité (car je ne vais pas lancer un stérilisateur si je n’ai cueilli qu’une cuisine de haricots verts).
Donc je crois que les idées sont bonnes à prendre, mais le titre « notre aventure sans frigo » me semble un peu exagéré… à moins que dans le livre il y ait d’autres astuces non présentées dans l’article.
Merci, merci pour cet article!
Je ne vais pas abandonner tout de suite mon frigo, mais déjà le congélateur a beaucoup à craindre. Grâce à la lactofermentation, que je pratique depuis un an, je le sollicite beaucoup moins et j’envisage sérieusement de pouvoir m’en séparer, et de me contenter du petit compartiment du réfrigérateur. Lequel n’augmentera pas de taille, et diminuera plutôt si, grâce à ces conseils, j’arrive aussi à mettre en place d’autres solutions.
Interressant mais attention:
« Un frigo ordinaire coûte entre 300 € et 400 €, et consomme en moyenne 250 kW par an »
Chez moi , c’est pareil, ma consommation d’eau est -a peu près- de 5 robinet de 2 pouces par an…
Ah le magret j’ai fait déjà… bien meilleur et bien moins cher que le « tout prêt »
Sauf que je le conserve…………………………… au frigo 😀
étonnant bouquin qui semble aller vers l’avenir en recyclant le passé… 🙂